Bol de culture...

depuis la préhistoire



1. Epoque préhistorique
Quelques découvertes ont été éffectuées, notamment celles de sépultures de l'âge du bronze aux grottes du Pic, à Songieu.

2. Gaule indépendante
Aux côtés des premiers occupants, s'est implantée une tribu celtique présumée appartenir au peuple des Allobroges. Vieu paraît avoir été alors un foyer des cultes très anciens du soleil et de l'eau (cette dernière, fontinisée à l'Adoue) ainsi que celui de Sucellus, le petit dieu au maillet.

3. Gaule romaine
Comme son nom et trois inscriptions des IIème ou IIIème siècle après J.C. en témoignent, Vieu était le "vicus" (bourg) "Venetonimagus", la capitale sans doute du pays, avec la présence d'un aqueduc souterrain, de temples dont l'un au dieu perse Mithra). En 1974, ont été mis au jour à Ossy (Champagne) les vestiges d'un édifice, un temple sans doute, et les restes de quatre tombes. Les propriétaires des "villas" (domaines) ont laissé leurs noms à de nombreux villages. Exemple : Rufius (Le lynx, en gaulois) ou Rufus (Le roux, en latin), pour Ruffieu. Le Valromey a pris pour l'essentiel, dès cette époque, sa configuiration actuelle.

4. Migrations barbares
Elles ont débuté vers le IIIème siècle et ont sans doute été la cause de la destruction de Vieu par le feu, révélée par les fouilles. Au Vème siècle, les Burgondes se sont établis pacifiquement dans la région.
Plusieurs de leur tombes ont été mises au jour : à Artemare (en provenance du hameau de Cerveyrieu, l'une d 'elles, en lauses dressées sur chant, a été transportée au musée, à Lochieu), à Champagne (sarcophage en plomb en attente d'exposition), et à Songieu.

5. Féodalité et Etat savoyard
Après trois siècles d'anarchie féodale, les comtes puis les ducs de Savoie ont fait du Valromey un domaine direct de l'Etat savoyard. Un châtelain les représentait à la citadelle de Châteauneuf (à Songieu). Le Valromey est apparu dans les textes sous les noms de Verrumensi (1110), Veromensi (1142), Verrometum (1169), dérivant sans doute de Venetonimagus (ou plus anciennement de Vernemetonimagos : Marché du Grand Sanctuaire ? ). Vers 1140 a été édifié la chartreuse d'Arvières, avec Arthaud (à qui sera conférée la sainteté), comme premier prieur. Du XIIème au XVème siècle ont commencé à se construire la plupart des églises valromeysanes en pierre. De 1501, date à Lochieu, la maison qui deviendra le Musée rural du Valromey.

6. Valromey français
Après avoir été occupé de 1536 à 1559 par François 1er et Henri II, et de 1595 à 1601 par Henri IV, le Valromey est devenu définitivement français par le traité de Lyon du 17 janvier 1601 en même temps que la Bresse, le Bugey et le Pays de Gex. En 1605 Mgr François de Sales, évêque de Genève-Annecy (qui sera canonisé en 1665) a effectué une importante visite pastorale. En 1612, Honoré d'Urfé, l'auteur de "L' Astrée", en héritant de sa mère, née Renée de Savoie, devint le 1er marquis du Valromey (Verromey, en patois local, que traduiront par "Vallis Romana", qui est un non-sens, des érudits latinistes).
De 1764 à 1991, existait au centre de Champagne, l'imposante " Maison des douanes " bâtie par la " Ferme générale " pour la perception de la gabelle. Après la suppression de cet impôt sous la révolution, l'édifice abrita des douaniers jusqu'au rattachement de la Savoie voisine à la France, en 1860.  
         
7. De la révolution au second Empire
La chartreuse d'Arvières, vendue comme bien national, est tombée en ruine.
Brillat-Savarin (1755-1826), de Belley, député aux états généraux, auteur de la "Physiologie du goût" aimait séjourner dans la gentilhommière familiale de Vieu.
Ont servi aux armées : le général, maréchal de camp, La Batie (Vieu), le général, baron d'Empire, Baillod (Songieu), l'intendant militaire, baron de Rostaing (Talissieu).
Le baron Louis Costaz (Champagne) fut un éminent égyptologue sous Napoléon 1er.

8. Guerre de 1870-1871
Il y eut 40 tués en quelques mois pour le seul canton de Champagne (plaque commémorative à la mairie du chef-lieu).

9. Le train à vapeur
Il fonctionna entre Virieu-le-Grand et Ruffieu, via Artemare, de 1898 à 1933. Le 29 décembre 1923, un accident endeuilla la ligne à La Faverge (Champagne), causant la mort du mécanicien et du chauffeur.

10. Guerre de 1914-1918
409 Valromeysans ont été tués, sur une population qui comptait 8148 habitants au recensement de 1911. Un monument aux morts a été érigé dans chaque commune, à leur mémoire.

11. Guerre de 1939-1945
Elle a causé 160 victimes : 5 en captivité (sur 50 prisonniers), 14 du fait de l'Occupation, 68 de la Résistance, 50 de la Déportation, 23 des combats au front. Des maquis se sont formés dans le haut Valromey au cours de l'été 1943, en liaison avec des groupes de l'armée secrète (A.S.) locale.
En septembre, un coup de main sur un "Chantier de jeunesse", à Artemare, a permis de se procurer des équipements. Des maquisards du Valromey ont ainsi participé en uniformes, au fameux défilé du 11 novembre à Oyonnax.
Un accrochage s'est déroulé le 2 février 1944 à Ruffieu et une embuscade le 13 juin à Samonod (Belmont-Luthézieu). Le hameau de Saint-Maurice, à Charancin (Sutrieu), a été incendié par les Allemands le 15 juin. Des incursions de l'armée d'occupation ont encore été très meurtrières en juillet. Un monument, près de Bioléaz (Belmont-Luthézieu) en bordure de la route du col de la Lèbe, et une vingtaine de stèles ou de plaques, sur les lieux où des Résistants ont été abattus, sont là pour témoigner.

12. Opérations d'Indochine (1946-1954) et d'Algérie (1954-1962)
Elles ont entraîné la mort de 7 enfants du Valromey : 4 en Indochine (1 lieutenant, 1 adjudant-chef et 2 caporaux de carrière) et 3 en algérie (1 médecin-aspirant et 2 soldats du contingent).

13. Démographie
Le Valromey compte 17 communes (les 14 du canton de Champagne et 3 de celui de Brénod) . La population a atteint son chiffre culminant en 1841 avec 11.227 habitants, puis à régulièrement baissé jusqu'à 4.458 en 1975. Actuellement, cet exode rural d'un exemple typique, paraît avoir été stoppé dans l'ensemble, puisqu'on a dénombré 4.549 habitants en 1982 et 4.668 en 1990.Le Valromey est maintenant composé de 15 communes qui font partie du canton d'Hauteville suite au nouveau découpage territorial de 2015.

14. Période contemporaine
Les exploitations agricoles, de moins en moins nombreuses, deviennent de grandes propriétés où s'élèvent d'importants troupeaux de vaches laitières. Moulins, scieries, fruitières (y compris la dernière, celle de Rufieu, au 1er novembre 1991) et écoles de petits villages, disparaissent. Mais un centre de secours et un collège fonctionne à Artemare. Des établissements pour handicapés ont été fondés à Virieu-le-Petit et à Talissieu; ils accueillent aussi des personnes âgées.

Le tourisme se développe avec, entre autres, la station d'hiver et d'été des Plans d'Hotonnes, les pistes de ski du Petit et du Grand-Abergement, les campings de Champagne et d'Artemare (tous deux avec piscine) et de Songieu (avec un immeuble d'hébergement), le refuge de la " Grange d'en haut " à Brénaz. Le Grand Colombier, qui arbore sa troisième croix (alors que la première avait été dréssée il y a juste un siècle), est enjambé depuis deux décennies, par la plus haute route du département de l'Ain. A proximité, le Syndicat intercommunale du Colombier a installé une table d'orientation. Un musée a été créé en 1974 à Lochieu, par l'association "Sites et monuments du Valromey".
    

Tableau synoptique extrait du livre
" Le Valromey en scène " de Louis Douillet.
Imprimerie CAT de Virieu le Petit (Dépôt légal : 4ème trimestre 1991)